A la question « mais que peut-il t'arriver de pire ? »
Je réponds sans conteste : accepter sans comprendre !
Que d'écrits que d'écrits me direz vous.
Inondation de textes, verbiages intensifs, mort par submersion des fidèles...
Ciel, quel est donc cet afflux massif et désordonné de messages, de mots jetés sur des sujets sans grand intérêt, de dessins griffonnés pendant la pause café....
Il en va ainsi quand j'ai quelque chose en travers de la gorge.
Hyper-activité des neurones, productions désordonnées, énergies actives dans toutes les directions en vue d'analyser, de digérer de comprendre un fait non maîtrisée, une parole mal digérée !
Ca n'a de fin, que lorsque j'arrive à en faire le tour, à accepter et souvent à trouver une solution... allez pour vous éviter des jours à venir pénibles, je me lance !
J'ai besoin de savoir, de visiter tous les tenants et les aboutissants d'une situation, de lier et relier les éléments.
L'acceptation n'est jamais simple pour moi, le renoncement impossible, la lutte tenace !
L'injustice fait partie de mes bêtes noires ! Pour ceux qui ont suivi, ma bibliothécaire ne doit pas être loin de la vérité ! Balance je suis, en tout les cas de celles utilisées par la justice pour l'équilibre et la mesure !
Alors voilà, je vous le lâche là, mon bout de gras indigeste, sur la table du déjeuner, entre la poire et le dessert, trou social, d'une repas associatif trop lourd.
Samedi dernier était jour de grand messe.
Non non, vous ne rêvez pas.
Le secteur social associatif et laïque se délecte des grands messes !
Comme dans tous les régimes totalitaires qui se respectent, il faut maintenir ces moments de communion collective, qui galvanisent les foules et transcendent le sentiment d'appartenance.
Réunissez dans une salle des fêtes 300 professionnels du secteur, tous embauchés par le même employeur pour une journée de solidarité qui chez nous ne se découpe pas en tranche de 2minutes07 par jour.
Faites préparer le contenu par les éminences grises de la structures, les professionnels vrai de vrai, les « au contacte des usagers » et vous obtiendrez cette arrête merdique qui me reste dans la gorge et m'oblige à vous "tsunamiser" (nb : n'empêche que mon blogrank n'a jamais été aussi élevé qu'en ce moment !).
Le contenu de la journée a donc été préparée par les évêques, heu j'ai nommé les administrateurs de la structure, complétés par les chefs de services des équipes de professionnels.
Charge à nous, les autres dirigeant d'assurer l'intendance !
Après une matinée pénible de resucée CPOMESQUE, nous avons attaqué l'après midi le vif du sujet : la présentation des différents corps de métiers dans leur pratique quotidienne auprès des enfants atteints d'IMC (infirmité motrice cérébrale....le gros de mon contingent)
Bienvenue dans le merveilleux monde des kinés, des orthophonistes, psychomotriciennes, ergothérapeuthes avec toutes et tous de très belles présentations en couleur : opération d'un pied en cash grand écran, exposé sur la déglutition et les fausses route, phénomène de bavage, bref notre quotidien.
Et puis voilà, l'après midi c'est terminée par un discours de notre président vénéré, j'ai nommé dieu le père et tout le monde s'en est rentré dans ses foyers.
Enfin presque tout le monde.... parce chez moi, l'établissement est ouvert tous les jours.
J'ai fais ma tournée, parce que j'aime bien en fait, et puis aussi parce que cela compte pour celles et ceux qui un samedi soir à 19 heures entament leur garde avec le moment le plus délicat du repas !
Et là comment ?
Pas l'ombre d'un éduc, d'une ortho ou d'une psychomot.... non non non, pas de médecin non plus, faut pas déconner quand même.
Juste les équipes habituelles d'aide soignante et d'infirmière, d'AMP et de stagiaires.
Qui touchent, consolent, embrassent, caressent les joues rouges, les muscles atrophiés, les bouches béantes.
Qui regardent dans les yeux, rassurent et font la soudure entre une balnéothérapie et un séance de kiné quand il fait froid, quand il fait trop chaud dans les coquilles et qu'il faut en urgence sonder un jeune parce que le docteur "il aime pas quand çà se passe pas bien".
Mon arrête est là.
L'oubli dans cette gargarisassion associative de celles et ceux qui au delà du geste peut être technique (et encore je ne parierais pas sur l'orthophoniste en cas de fausse route....) sont là, simplement là.
Ben du coup, vous savez quoi, je vais nettement mieux maintenant !
Vous pouvez donc souffler, vous avez quelques jours tranquiles devant vous !