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C'est kôa ?

alicefemme-1--copie-1.jpg














 

Tu prends une blonde chef de service...

Et tu la fais écrire....

Raconter, rire, pleurer du quotidien du travail social merdique, rude, désorganisé, éprouvant...

Aimer, me moquer, admirer, soufrir avec les miens et ceux qui m'entourent

Essayer, écrire, dessiner, raconter, rencontrer.

et lacher les chiens, déconner, fustiger pour mieux défouler !

JBDLS 

Pour les lettres d'amour

Allez ! siou plaît.....

jebossedanslesocial@laposte.net

1 octobre 2009 4 01 /10 /octobre /2009 15:41

 

A la question « mais que peut-il t'arriver de pire ? »

Je réponds sans conteste : accepter sans comprendre !

Que d'écrits que d'écrits me direz vous.

Inondation de textes, verbiages intensifs, mort par submersion des fidèles...


Ciel, quel est donc cet afflux massif et désordonné de messages, de mots jetés sur des sujets sans grand intérêt, de dessins griffonnés pendant la pause café....


Il en va ainsi quand j'ai quelque chose en travers de la gorge.


Hyper-activité des neurones, productions désordonnées,  énergies actives dans toutes les directions en vue d'analyser, de digérer de comprendre un fait non maîtrisée, une parole mal digérée !

Ca n'a de fin, que lorsque j'arrive à en faire le tour, à accepter et souvent à trouver une solution... allez pour vous éviter des jours à venir pénibles, je me lance !

 

J'ai besoin de savoir, de visiter tous les tenants et les aboutissants d'une situation, de lier et relier les éléments.

L'acceptation n'est jamais simple pour moi, le renoncement impossible, la lutte tenace !

L'injustice fait partie de mes bêtes noires ! Pour ceux qui ont suivi, ma bibliothécaire ne doit pas être loin de la vérité ! Balance je suis, en tout les cas de celles utilisées par la justice pour l'équilibre et la mesure !

 

Alors voilà, je vous le lâche là, mon bout de gras indigeste, sur la table du déjeuner, entre la poire et le dessert, trou social, d'une repas associatif trop lourd.

 

Samedi dernier était jour de grand messe.

Non non, vous ne rêvez pas.
Le secteur social associatif et laïque se délecte des grands messes !
Comme dans tous les régimes totalitaires qui se respectent, il faut maintenir ces moments de communion collective, qui galvanisent les foules et transcendent le sentiment d'appartenance.
Réunissez dans une salle des fêtes 300 professionnels du secteur, tous embauchés par le même employeur pour une journée de solidarité qui chez nous ne se découpe pas en tranche de 2minutes07 par jour.

Faites préparer le contenu par les éminences grises de la structures, les professionnels vrai de vrai, les « au contacte des usagers » et vous obtiendrez cette arrête merdique qui me reste dans la gorge et m'oblige à vous "tsunamiser" (nb : n'empêche que mon blogrank n'a jamais été aussi élevé qu'en ce moment !).

Le contenu de la journée a donc été préparée par les évêques, heu j'ai nommé les administrateurs de la structure, complétés par les chefs de services des équipes de professionnels.

Charge à nous, les autres dirigeant d'assurer l'intendance !

 

Après une matinée pénible de resucée CPOMESQUE, nous avons attaqué l'après midi le vif du sujet : la présentation des différents corps de métiers dans leur pratique quotidienne auprès des enfants atteints d'IMC (infirmité motrice cérébrale....le gros de mon contingent)

Bienvenue dans le merveilleux monde des kinés, des orthophonistes, psychomotriciennes, ergothérapeuthes avec toutes et tous de très belles présentations en couleur : opération d'un pied en cash grand écran, exposé sur la déglutition et les fausses route, phénomène de bavage, bref notre quotidien.

Et puis voilà, l'après midi c'est terminée par un discours de notre président vénéré, j'ai nommé dieu le père et tout le monde s'en est rentré dans ses foyers.

 

Enfin presque tout le monde.... parce chez moi, l'établissement est ouvert tous les jours.

J'ai fais ma tournée, parce que j'aime bien en fait, et puis aussi parce que cela compte pour celles et ceux qui un samedi soir à 19 heures entament leur garde avec le moment le plus délicat du repas !


Et là comment ?

Pas l'ombre d'un éduc, d'une ortho ou d'une psychomot.... non non non, pas de médecin non plus, faut pas déconner quand même.

Juste les équipes habituelles d'aide soignante et d'infirmière, d'AMP et de stagiaires.

Qui touchent, consolent, embrassent, caressent les joues rouges, les muscles atrophiés, les bouches béantes.

Qui regardent dans les yeux, rassurent et font la soudure entre une balnéothérapie et un séance de kiné quand il fait froid, quand il fait trop chaud dans les coquilles et qu'il faut en urgence sonder un jeune parce que le docteur "il aime pas quand çà se passe pas bien".


Mon arrête est là.

L'oubli dans cette gargarisassion associative de celles et ceux qui au delà du geste peut être technique (et encore je ne parierais pas sur l'orthophoniste en cas de fausse route....) sont là, simplement là.

 

Ben du coup, vous savez quoi, je vais nettement mieux maintenant !
Vous pouvez donc souffler, vous avez quelques jours tranquiles devant vous !

 

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1 octobre 2009 4 01 /10 /octobre /2009 09:39

 

 

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30 septembre 2009 3 30 /09 /septembre /2009 15:49
 

Il y a pile un an, en ce fameux 30 septembre 2008, j'étais de grand oral de management en vue d'obtenir mon délicieux diplôme de chef (que je n'ai toujours pas encadré, Sainte Josiane priez pour moi !).

 

Plouff, plouff, plouff... Et que je tire dans un chapeau un petit papier blanc plié en 4, avec écrit dessus à la main, une situation merdique, à résoudre en 20 minutes, présentation et discussion avec le jury 45 minutes.

 

Au choix, portant sur les trois principes de base du management (j'ai nommé l'empathie, la prise de décision et la sanction), chaque sujet rivalisait d'ingéniosité pour mettre à mal les candidats verdâtres que nous étions, tous assis dans le couloir de la vénérable instituion.


Ma situation, à moi, relatait un différent entre un directeur et un chef de service (DP de surcroit) sur l'intérêt de la mise en place d'un projet en direction des jeunes.

Le directeur étant très pour et le chef de service très contre (con-tre, j'ai dit!).

Et me voilà embarquée dans la méthodologie d'usage : discussion, concertation, modification, gestion de projet et j'en passe.

Un des membres du jury m'avait pas mal titillée sur une éventuelle mauvaise foi du chef de service en question et sur ma vision de la prise de position :

- ben deux claques évidemment, et licenciement abusif s'il continue le « tout con-tre » !

 

Bref, un an après, curieux hasard des calendriers, me voici ce matin sur le seuil du CDI de l'établissement, avec pour mission de faire avaler à la bibliothécaire mon projet de réaménagement du lieu et de modernisation des infrastrucures (éventuellement de la bibliothécaire mais je ne peux pas y toucher car elle est EN, abrégeons !)

- Mais ma chérie, tu as oublié le principe de base de tout nouveau projet c'est la concertation !!!

Et ben non même pas, mais au bout de trois ans à hurler dans mon désert de la concertation j'avais fini par m'y coller toute seule !

 

J'avais pris soin de prendre rendez-vous la semaine dernière, histoire de ne pas trop traumatiser ma persécutée professionnelle et ainsi de lui laisser le temps de préparer le froid sidéral nécessaire à mon accueil de ce matin.
Froid sidéral qu'elle produit en grande quantité, au point que les jeunes de l'établissement ne veulent plus y alller !

 

Et de commencer la réunion avec les plans de l'architecte, les nuanciers de couleurs, les catalogues de mobiler et autres joyeusetés qui m'inspirent autant qu'un catalogue de bagnoles !

Je la sentais pas franchement opposante au demeurant. Nouvelle plutôt sympatique, blindée comme je l'étais dans mes certitudes.... Tient, me dis-je, finalement il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis...!

J'en arrivais même à rentrer dans mon chanps empathique de d'habitude et à me mettre à partager quelques considération quasi affectives sur la place des livres dans ma vie, mes auteurs admirés....

 

Et tout à coup, mise en confiance ma bibliothécaire, m'a laché le morceau....

- Ben l'est pas mal votre projet mais moi je ne pourrais pas travailler dans cet endroit parce qu'il ne sera pas Fengshui...
- ...

Ahhh ben çà effectivement l'est pas Fengshui...
120000 euros de réménagement prévu ...
Et l'orientation stellaire des rayonnages qui nous a complètement échappée à l'architecte et à moi....
J'en suis reste baba...

 

Et ma persécutée de service d'enfoncer le clou...

- Vous êtes une balance vous hein ?

-.... Ouahou grosse angoisse tout à coup, ma bibliothécaire passerait-elle son temps à étudier le thème astrale de ses collègues et comment a t'elle bien pu dégoter ma date de naissance ?

- Non parce que moi, voyez-vous, je suis verseau... Et de m'expliquer l'impossibilité stellaire pour elle de travailler avec des banquettes pour enfant jaune et mandarine, car étant d'un signe d'eau, ses couleurs de confort se situeraient plutôt sur du vert et du bleu.

 

J'ai du honnêtement avoir ma tête des mauvais jours juste à ce moment là...

- Et puis c'est normal qu'on ne puisse pas communiquer, une balance ne peut pas s'entendre avec un verseau c'est comme çà ! Moi je suis quelqu'un de pragmatique, efficace, rigoureuse. Les balances sont en générale réveuses, plus portées sur la reflexion que l'action, sentimentales et affectives.

... J'ai eu curieusement l'impression d'être toute nue au milieu du CDI...Laissée pantoise par un aplomb pareil et par l'incongruité de ces arguements dans le cadre d'un débat professionnel, aussi un peu parce que ce n'était peut être pas tout à fait faux........

 

A la fin de ma présentation au jury, il y a un an, asticottée sur mon positionement et ma capacité à prendre ma place de chef en face de quelqu'un d'ouvertement opposant, j'avais fini par dire ce qu'ils attendaient : et puis de toute manière j'impose ! La négociation ne peut se faire que sur un débat constructif d'idées et de valeurs en vue de l'amélioration du bien être de l'usager, dont le chef d'établissement est le seul garant...

 

Très calmement j'ai donc remballé mes catalogues, mes plans et mis en avant toute la diplomatie possible d'une balance en pleine action : Le CDI sera donc entièrement réaménagé dans deux mois, avec les plans prévus et du matériel dans des tonalités.... de bleu et de vert !

 

Question d'équilibre !

 

 

 

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29 septembre 2009 2 29 /09 /septembre /2009 11:12


Honnêtes, franches et directes jusqu'au bout des ongles !
Nous, mentir, jamais.
Eventuellement par omission ou alors par une curieuse déformation de notre perception de la réalité !
Et en tous les cas pour nous protéger...Si, si et  souvent...

(Petite bonn'femme en spéciale dédicace à la Pat' !!! Reviens vite)




 






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20 septembre 2009 7 20 /09 /septembre /2009 21:56
 

Jeannine

OHHHHH Jeannine !

 

Je m'en vais donc reprendre mon poste demain, après ces quelques jours d'arrêt forcé, bandage à l'appui, béquilles, hématomes en tout genre et avec surtout, sur le seuil de mon bureau, Jeannine au garde à vous !

 

Jeannine c'est LA dame qui nettoie mon bureau.


En fonction des établissements, elles s'appellent des femmes de ménage, des dames de ménage, des techniciennes d'entretien, des agents de service ou encore des personnels d'entretien.

 

Mais présentement, c'est LA dame qui m'attend tous les matins pour faire le tour avec moi de tous mes manquements graves au respect du travail de chacun, enfin surtout du sien, et dont je n'ose à peine chuchoter le nom sous peine de vengeance de Lucifère.

 

Jeaninne est la doyenne des dames d'entretien (oui moi je reste sur l'ancienne formule) et par le jeu de l'ancienneté, c'est elle qui depuis environ trois ans a accédé au sésame du ménage du bureau de la « directeur ».

 

Jeannine n'accepte pas vraiment que l'ancien taulier du lieu soit parti en retraite.


Elle était très attachée à Monsieur Pierre qui lui :

- savait ranger son bureau le soir

- ne faisait pas de ronds de café sur le plateau en verre de son bureau

- n'arrivait pas avant 9 heures du matin
- et laissait les dossiers du personnel ouverts sur la console contre le mur pour qu'elle puisse ainsi être au courant de tout !

Et  Monsieur Pierre il l'avait connu enceinte alors c'est sûr....

Ben oui Jeannine chui désolée d'être arrivée trop tard. 

Et Monsieur Pierre n'avait pas d'ordinateur, de Balckberry et de tous ces bidules informatiques qui engendrent fils, ralonges et minous en pagaille.

Et puis Monsieur Pierre... il aimait bien échanger avec elle le matin en arrivant.
Moi j'ai la gueule à l'envers et l'obsession du secret professionnel. Alors je ne raconte pas grand chose.

En même temps c'est pas trop grave, parce que Jeannine est bavarde, très bavarde.... Sur ses filles, ses petits enfants dont je connais le carnet de santé mieux que celui de mon fils, sur son mari (qui boit, c'est moche mais c'est comme çà), sa tension, son cholestérole et ses maux de dos.

 

Une fois sur deux, quand j'arrive, elle vient de finir de cirer le parquet... et d'être obligée de me contorsionner pour gagner le petit bout de tapis qu'elle m'a glissé subrepticement sous mon siège à roulette, il y a un an parce que j'étais entrain d'assassiner le parquet que Monsieur Pierre avait fait poser dans son bureau (et oui s'emmerdait pas avec les sous des contribuables Monsieur Pierre).

 

Demain quand je vais arriver, Jeannine sera entrain de vider ma poubelle. Bien callée entre la fenêtre du couloir et la porte de mon bureau, le placard aux produits d'entretien entrebaillé pour ne pas être vue du parking. Elle aura eu tout le temps d'enregistrer les infos à faire circuler en urgence aux collègues : Ca va, va pas pouvoir rôder dans les couloirs avant un moment la directrice, le feu passe au vert !

 

Nous allons échanger les formalités d'usages, je vais lui donner les détails dont elle aura besoin pour assurer son statut : causes, circonstances détaillées et conséquences de mon absence ainsi qu'allez, un ou deux détails croustillants parce que, OHHHH Jeannine, moi aussi je suis très contente de vous revoir !

 

 

.

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15 septembre 2009 2 15 /09 /septembre /2009 07:39
Merci à tous vos gentils messages discrets (sur ma boîte mail) pour que je change discrètement la fin de mon article.
- M'enfin JBDLS, les madeleines, c'est Marcel et pas Sigmund. Allez, change discrètement çà se verra même pas !!!!

Mais heu.... en fait c'était fait exeupres....En très très....très rapide....

Je viens de finir le "Malaise des civilisations" de Freud, ou comment sa propore inscription dans le respect des exigences sociales ou religieuse sert de justification et de fondement au renoncement du moi (plaisir individualisé).
Mais cette inscription dans un acte volontaire de frustration est moins facile qu'il n'y paraît .... d'où toute sorte de dérivatifs puissants...Loin d'un bon petit rail sur ma table de salon, j'ai  choisi en ce délicieux dimanche après midi inconsciemment truffé de culpabilité d'un "rien" immorale socialement de fabriquer des madeleines, objet hautement symbolique chez Marcel.
En effet, il permet à son personnage dans son roman "Du côté de chez Swan", si mes souvenirs sont bons, d'avoir accès pour la première fois à la mémoire dite involontaire.
Et dans la fin de mon petit écrit de sourire en pensant que dans ma petite cuisine psychanalytique personnelle mon "rien" ,pas si assumé que cela en fait, avait besoin pour se rassurer d'un rappel urgent à un petit bonheur passé (faire de la patisserie).... Preuve s'il en est, que finalement pour moi, transgresser n'est pas si simple et nécessite une réassurance toute de douceur sucrée....

Et ouaich, j'me la pete un peu mais çà va me couter beaucoup moins cher qu'un psy tout çà ! Et promis, des madeleines, j'en referai pour tout le monde !
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13 septembre 2009 7 13 /09 /septembre /2009 22:15
 

A cet espace de vie où rien ne s'impose, rien n'est exigible, rien n'est primordiale.

 

Vous allez me dire :

- Arrête les gouttes ma grande, tu nous refiles de la psycho à la Yvette Horner ! Ta tisane à l'eau de rose c'est pour les mémés dans les maisons de retraite et encore sur prescription du curé....

Oui je sais, mais laisser moi défendre mon bout de gras quand même !

 

J'ai fait partie des hyper hyper actives.
Nonobstant d'avoir financer mes études par une myriade de petits boulots chronophages, j'ai ensuite commencé à travailler, eu une vie sociale débordante, puis fondé une famille avec en tête le bon vieux « toujours plus » de notre pression social de la réussite sur tous les plans

J'ai enchainé les vacances au ski avec la réception chez trucmuche en passant par l'expo sur les arts vivants tribaux du Guatemala pour finir à la degust party de l'hyp' du moment, avant de refaire les valises pour les voyages et de repeindre ma montée d'escalier en taupe (certaines s'en souviennent encore !).

 

Grisée par l'enchainement des rencontres, la soi-disant richesse et qualité de cet exploit « du tout réussi » sourire inclus.

 

Ca c'est pour me tremper dans la discussion, car discussion il y a....
Et bien sûr sur le dos de mes « usager » (et mon dieu ce que je n'aime pas ce terme, mais ce sera pour une autre fois !).

 

Je travaille assiduement depuis trois semaines sur les propets indiviuels de mes chers usagers, enfin plutôt de leurs parents, de leurs ayant-droit enfin de tout ceux qui se précipitent autour d'eux pour aider, soutenir, accompagner et gérer le quotidien de ceux là même pour qui normalement je dois internvenir.


Et çà ne varie jamais, à la première rencontre, l'usager arrive armé de son triptique :

  • La mère ou la tante ou une femme de sa famille, invariablement dominante et charmante avec moi. Toute de tailleur vétue, la rouge à lèvre carnassier et le brushing prêt à l'assaut ! Car elle s'est mise en ordre de bataille la bougresse, vient chercher des sous et le plus de sous possible pour racheter cette faute originelle insondable qu'elle ne se pardonnera jamais.... être la mère d'un enfant souffrant d'une déficience, culpabilité que rien ni personne ne parvient à adoucir, je crois malheureusement jamais...

  • L'équipement médical qui impressionne. Pour que je comprenne bien que la demande est impérative, le fauteuil, les bequilles, le respirateur, limite qu'ils me les intuberaient et mettraient sous perf pour que cela rentre dans ma petite tête de blonde.

  • Un dossier duement complété avec toutes les pièces administratives d'usage rembourées des justificatifs, études scientifiques, rapport d'expert et tout le baratin appuyant la demande.

Le triptique posé sur mon bureau, les faits administratifs relegués à une simple préocupation annexe (et j'insiste si souvent là dessus), j'ouvre la boîte des possibles un peu comme un coffret des meilleurs chocolats qui soient, aux doigts voraces des accro de la fève !

Parce que désormais et sans vous faire de cours, le projet individualisé des usagers sert à pallier par les moyens adéquates la déficience liée au handicap.

Et en général le grand n'importe quoi commence là !

 

Je n'entrerais pas, par respect pour les familles que je cotoie depuis des années, dans une analyse merdouilleuse du nécessaire déni du handicap pour survivre et revivre avec un enfant en souffrance.

Non, non....

 

Mais il s'git ici d'un espèce de telescopage souriant.


Mes changements de vie actuels m'ont offert cette formidable prise de conscience de la course en avant dans laquelle on se jette souvent avec délice, cette recherche effreinée de plus, de encore et de « mais si çà va rentrer » ! Au détriment de ces simples moments d'harmonie et de félicité que peuvent offrir une plage de rien vécue intensément ( non sincèrement les filles, pas la peine d'appeler le SAMU, j'ai vraiment rien pris d'illicite !).

 

Et de me rendre compte que nous prenions toute la construction de ces projets individualisés dans le mauvais sens ! Le sens du remplissage, de la peur du vide, du comment faire en sorte que le tout rentre dans un espace déjà croqué à moitié par la difficulté d'être avec un manque.

Bien sur l'accès de tous à tout fait partie de mon saccerdoce mais par pitié et si on leur foutait un peu la paix à mes usagers.

Si la pièce maitresse du triptique la mettais un peu en veilleuse avec les cours de violon pour sa fille atteinte d 'une maladie dégénérative merdique et si dans le planning j'arrivais enfin à intercaller entre deux prises en charge médicale une prise en charge du rien : un temps formidable pour juste gouter le temps qu'il fait, regarder et ouvrir sa pensée.

 

Aujourd'hui je n'ai rien fait, enfin si... juste une chose, que je n'avais pas fait depuis très longtemps et c'est seulement là ce soir que je me rends compte du pied de nez psy que cela représente : j'ai fait des madeleines, dans les petits moules qui vont bien avec l'écorces de citron et la vanille en gousse....

 

Ohhh Sigmund, quel blagueur tu fais !

 

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9 septembre 2009 3 09 /09 /septembre /2009 14:46
Ben les filles, fallait me dire que je passais la nuit sur votre table de nuit !
En tous les cas la desertion a visiblement de beaux jours devant elle !!!!
Je crois que cela fait echo au délicat livre que je viens de finir et que je recommande de Christophe André "l'estime de soi".
Pas mon genre à priori de me faire libraire en dehors de mes bons vieux polars d'avec plein de sang et de beau gosse en parding beige, mais là vraiment.
Juste de petites touches là où çà fait mal et qui permettent enfin d'être heureux et heureuse au temps présent, libéré(es) des astreintes, contraintes et autres complaintes qui nous hantent, avec du temps pour chaque chose en douceur....
Une ode aux neuronnes, pour ce recule nécessaire et indispensable au bonheur.
- Mais oui Coco, le formateur on te le laisse
- Ben heu non Fred... me suis même pas fait sauter !
- Soph, j'ai effectivement fait cuire mes PDT violettes et non ne semblent pas hallucinogènes.... desolée
- Max, je ne te donnerai même pas ma date d'anniversaire hi hi hi
.... !
Bises 
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8 septembre 2009 2 08 /09 /septembre /2009 19:41

Cet après midi, je me suis souvenu de ce retour chez moi, d'il y a... au moins quinze ans.

Je venais de passer plusieurs mois dans le grand rien du Nord du Canada, à classer des mocassins du siècle dernier appartenant à une illustre tribu de la région de Chicoutimi.
Attérrie avec la tête à l'envers, un décallage de pas loin de 20 degrés dans les dents, j'avais trouvé les villes, les villages et la campagne française tellement belle !
Les haies, les champs, les bosquets, les clochers, les rues, et même les vaches m'avaient rendue complètement euphorique.
D'avoir vu autre chose m'avait fait renssentir intensément le bonheur de rentrer chez moi.

J'ai refais la  même fin de  trajet ce soir, comme souvent.
1H20 de TGV à contempler l'enfilade de toits des petits villages et la délicate ligne arrondie d'une belle colline.

Pour planter le décors complet de cet article, racontons juste que le weekend dernier était weekend de  fiesta bien comme il faut, avec tout comme il faut, et rien de manquant.

Je me suis retrouvée avec mes amies, toutes quarantenaires un peu plus ou un peut moins.
Celles que je vois souvent, celles d'un peu plus loin, toutes avec nos enfants, des maris n°1, n°2  voire n° 3 (pour celles qui n'ont pas vu de psy entre n°1 et n°2 !!!!) et en deux jours un constat terrifant : fait pas bon être femme, mère de famille, épouse et femme active en même temps.

Alors oui, c'est mon idée fixe diront certain, mais sincèrement autour de notre café du matin, seules levées pour s'occuper des mômes et de la vaisselle, ces monsieurs ronflant admirablement, il y avait autant de morceaux de sucre sur la table que de petites pilulles roses ou rouges, promesse d'un éventuel « même pas mal ».


Attention, ne nous méprenons pas, heureusement qu'elles existent ces « m'enfous d'être crevée », ou « j'oublie que je m'emmerde à mourir dans ma vie », ou encore « je passe outre que Jean Pierre s'envoie sa secrétaire », non je trouve juste qu'il est grand temps de se dire qu'on peu juste faire autre chose de la vie et que mieux que de ne rien ressentir, il faut enfin chercher à se faire du bien !


Et cette après midi, je me suis dis que çà pouvait se faire comme çà....

Dans un premier temps, trouver une excuse officielle pour déserter les habitudes en béton.

Réunion loin, temps de formation, colloque sur du grand n'importe quoi et déserter, déserter déserter.


Il existe un formidable « je peux me faire du bien toute seule comme une grande » qui s'appelle le D.I.F. (droit individuel à la fromation) mieux nommer Devoir Indispensable de Filer !

Une fois choisit l'objet, il ne reste plus qu'à organiser le comment !


Premier rappel : les filles, vos enfants ne risquent rien à se faire une pizza-soda avec leur père pendant plusieurs soirs (de toute manière, ils crachent sur vos broccolis !!!!).


Vous vous reservez un hôtel comme il se doit avec l'option « petit déj » au lit le lendemain matin (sur le dos de votre employeur bien sûr) à côté du lieu de réunion.


Vous prenez votre mal en patience le temps que le gugusse, devant le tableau, finisse de mieux vous faire comprendre que la valeur des écrits professionnels tient du papier toilette et une fois le 17h atteind... A vous la liberté !


Non, non et non, Corinne, il ne s'agit pas de s'envoyer le formateur (sauf, si il en vaut vraiment le coup), il s'agit juste de respirer l'air d'ailleurs, de s'assoir à une terrasse avec un livre, sans horaire, de visiter une église ou un musée et de s'enfiler sans aucun complexe un énorme big mac (pour les puristes du broccolis végétarien) ou une gauffre nutella chantilly avec un demi pour les accro du repas pris en famille.


Une fois rentrée à l'hôtel, l'heure du sommeil curieusement ne se fera pas tant sentir que cela et dans la délicate nuisette emmenée juste pour se faire plaisir, les draps tous frais vaudront tous les repassages debut devant la télé du monde


Le deuxième jour c'est pareil, et puis il faut rentrer.


Une chose est sûre, livré à lui même pendant deux jours, l'homme entouré d'enfant, retransforme son habitat en chambre de petit garçon de quand sa môman s'occupait encore de lui.... C'est normal il décompense son abandon et inconsicenment se dit que, comme sa môman, pour ne pas qu'il finisse par se faire mal, vous aller bien finir par rentrer et ranger ....


C'est sûr, là il y a un risque que tout le bénéfice de votre prise en charge personnel s'envole, mais.....


A ce moment là, passez délicatement votre main gauche sur votre main droite pour sentir sous vos doigts la présence bien réelle de la bague que vous vous êtes offerte (sur le compte commun les filles bien sûr !), preuve s'il en est que ce moment de doux rêve peut se rééditer autant de fois que votre DIF le permet ou que votre employeur vous enverra en mission là ou lui même ne veux pas aller !

Le lendemain de retour au boulot, sûr vous aurez un peu la tête ailleurs.... mais si vous n'en faites pas trop personne ne s'en apercevra !

 

 

 

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4 septembre 2009 5 04 /09 /septembre /2009 12:08

Mais ya pas d’sous qu’on vous dit ! Rien nada….

 

Dans le secteur social acheter des stylos billes correspond grosso modo à gagner à l’euro million et équiper un CDI à ce que ma grand-mère couche avec Georges Clooney….

Quand je parviens à extorquer à mon comptable l’autorisation d’acheter des masques pour la H1N1, je suis obligée de lui faire une réanimation complète avec défibrillateur et mon directeur général me considère comme une acheteuse compulsive à chaque rentrée scolaire au moment de l’équipement des secrétariats.


Bref, l’argent fait parti des bêtes du Gévaudan du secteur social au même titre que la gestion des ressources humaines et des plans d’informatisation pour éviter que les dossiers médicaux ne disparaissent !

 

Et pourtant ….

 

Hier était ma quatrième rentrée dans ce poste !

Quatre ans à tirer par tous les bouts un budget composé à 80% de frais salariaux.

Quatre ans à grignoter 11 centimes par là sur le prix d’un distributeur de savon, 2 euros par abonnement de téléphone portable et 4 euros de matériel médical.

Quatre ans période de purgatoire indispensable, à user mes protège coude sous le regard sans pitié des instances du dessus !

 

Pour accéder enfin (m’en étant visiblement suffisamment bien sortie) au stade du dessus, à la gauche de Saint Pierre, entre le porte-monnaie et l’enclume, à la sacro sainte réunion d’attribution budgétaire…

Et moi aussi j’ai donc eu droit à ma part du gâteau, et au chocolat j’vous prie de croire….

Au menu :

-         une augmentation de 5% du montant global pour équipement

-         le déblocage incroyable de deux enveloppes de derrière les fagots pour aménagement sanitaire

-         et l’apparition inopinée sur mes lignes de crédits d’une somme indécente (si si vraiment) qui, jusqu’à mon arrivée, était utilisé par mon prédécesseur pour acheter…. Des grands crus ! et par caisse en plus ! Ce qui explique enfin pourquoi des Romanée Conti dorment tranquillement dans la cave sous mon bureau…

 

 

En sortant de réunion, j’étais un peu sonnée.

 

Une flûte de champagne et quelques petits fours plus loin, je rentre en titubant dans mon bureau pour découvrir, sur mon bureau, mon ordre de mission pour contrôle comptable la semaine prochaine.

Deux jours à expliquer que ma gestion financière est la plus réelle possible face au besoin et que franchement dans mon établissement un sou est un sou !

Idéalement je dois pouvoir pleurer aussi pour qu’on me donne quelques lignes budgétaires du niveau national. Ben oui quoi !

Dans mon enveloppe, outre mes deux billets de train en première bien sûr, il y avait également ma réservation pour une nuit d’hôtel….en plein cœur de Paris et en 4 étoiles bien sûr,

Et ma collègue secrétaire de m’expliquer gênée que pour le 5 étoiles fallait faire partie du comité de gestion….Zut ! Trop bête !

 

Mais puisqu’on vous dit qu’ya des sous … mais visiblement pas pour tout le monde !

 

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